Cours méthodique de duos (OEK critical edition)

L’immense succès que Jacques Offenbach (1819–1880) connut avec ses opéras-bouffes (Orphée aux Enfers, La Belle Hélène, etc.) et son chef d’oeuvre posthume, Les Contes d’Hoffmann, eut tendance à faire oublier l’éminent violoncelliste qu’il fut dans sa jeunesse. Surnommé par ses contemporains « le Paganini du violoncelle », il composa beaucoup pour son instrument : de nombreux opus de musique de chambre (dont certains créés avec Liszt, Rubinstein ou Flotow…), mais aussi de grandes oeuvres concertantes, qu’il interprétait dans les salons ou dans différentes salles de concerts, que ce soit à Paris, à Londres ou à Cologne. Sa virtuosité légendaire lui permit d’écrire des pièces extrêmement brillantes, comme son Concerto militaire. Etant donné sa réputation, il était logique qu’un éditeur lui propose de rédiger ce Cours méthodique de duos en six degrés progressifs. Cette forme particulièrement originale mêlant l’aspect pédagogique à la musique la plus sensible et la plus spirituelle, reçut une consécration immédiate et non démentie à ce jour, malgré l’absence de rééditions sérieuses et la qualité médiocre des éditions originales.
Offenbach pédagogue ! Cela fit certainement sourire Olive Vaslin, son ancien professeur du Conservatoire de Paris, chez qui Offenbach ne passa guère de temps, le compositeur ayant déjà du mal à supporter les contraintes des institutions.
Le Cours méthodique de duos a été publié en 1847, en pleine période de composition de La Duchesse d’Albe, un grand opéra seria commandé par Adolphe Adam (le célèbre compositeur et nouveau directeur du Théâtre Lyrique), mais finalement jamais représenté. Il est donc fort probable qu’Offenbach se soit attelé à cette tâche supplémentaire afin de répondre aussi à de réels besoins financiers. Il lui faudra en effet encore attendre une dizaine d’années pour connaître une véritable consécration en tant que compositeur. [...]
Dès le premier duo, Offenbach nous invite à la poésie : une des constantes du compositeur de La Vie parisienne que l’on a parfois trop vite oubliée, mais qui transparaît pourtant dans toute son oeuvre, riche de plus de 650 opus. Ce Cours méthodique de duos est d’une immense richesse quant à la diversité des différents numéros : couleurs, tonalités, caractère. [...]
Jean-Christophe Keck (extrait de la préface de l’édition)

Le Cours méthodique de duos pour deux violoncelles d’Offenbach observe l’ordre dans lequel on enseigne généralement les positions de la main gauche. Avons-nous raison de penser que la première position est la plus facile et qu’il faut attendre longtemps avant d’aborder la position du pouce ? Il nous parait inutile de rentrer dans cette polémique, le but de cette nouvelle édition étant de mettre en valeur la musique d’Offenbach. [...]
Cyrille Tricoire (extrait de la préface de l’édition)

Nommé en 1993 violoncelle solo Super Soliste de l’Orchestre National de Montpellier, Cyrille Tricoire débute ses activités de musicien d’orchestre dès 1990 à l’Ensemble Orchestral de Paris avec Armin Jordan. Il est également régulièrement invité comme premier soliste par l’Orchestre National de France (saison 2001/2002 ), l’Opéra National de Lyon ( depuis 1997 ). Il est aussi « musicien invité » de l’Orchestre de Chambre d’Europe depuis 2002.
A Montpellier, dans le cadre de la série de musique de chambre Amadeus, il se produit avec des artistes de renommée internationale (Janos Starker, Anner Bylsma, Maria Joao Pires, Augustin Dumay, Fazil Say, Michel Dalberto...). Il joue en quatuor à cordes (quatuor de l’Orchestre National de Montpellier) mais également en diverses formations de chambre, avec notamment Alain Jacquon, pianiste (Triple concerto de Beethoven à l’Opéra de Montpellier en avril 2003 avec Olivier Charlier, violon).
En soliste, il interprète avec l’Orchestre National de Montpellier des œuvres rares (Hersant, Britten, Caplet, MacMillan en création française, Offenbach…) mais aussi Don Quichotte de Strauss et Haydn sous la direction de Friedemann Layer. En 2004, il joue le 2ème Concerto de Philippe Hersant à Paris, maison de radio-France, au festival « Présence » ; son interprétation de cet oeuvre a également parue sur disque chez Universal-Accord, ainsi que la Cello Symphony de Benjamin Britten.
Cyrille Tricoire enseigne le violoncelle au CNR de Montpellier ainsi qu’à l’Académie d’été de Flaine où il transmet aux autres les fruits de son expérience acquise dès l’age de 10 ans auprès d’Erwan Fauré mais également au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, classe de Jean-Marie Gamard, où il obtient deux Premiers Prix en 1986. Il étudie ensuite avec Philippe Muller en troisième cycle avant de se perfectionner un an à l’université américaine de Bloomington auprès du célèbre violoncelliste Janos Starker.